Le mouvement naturel des choses d'Éric Simard

Éric Simard nous livre son journal intime couvrant la période de 1989 à 1997, retravaillé, bien sûr, aux fins de la publication. On y retrouve son cheminement personnel, professionnel et particulièrement littéraire. Sans trop de pudeur, il dévoile ses réflexions sur la vie, la littérature, le cinéma, l’amour et l’amitié. On est plongé au cœur des angoisses existentielles de ce jeune homme dans la fleur de l’âge qui cherche ardemment à trouver sa place, à être aimé.

Au départ, il y a comme cette impression d’enfreindre l’intimité d’une personne qu’on ne connaît pas, d’ailleurs on a un peu de mal à s’attacher à lui dans les premières pages. Puis, tout doucement, on se rend compte qu’il est bien sympathique et qu’au-delà des détails de sa propre vie, c’est notre cheminement à tous, dans la vingtaine, qu’il décrit.

Premier constat, l’auteur à un sens critique acéré. Qu’il s’agisse de relations humaines, de ses dynamiques psychologiques ou de culture, ses commentaires et appréciations de ses lectures et des films sont justes, clairs, tranchés.

Deuxième constat, le mouvement naturel des choses n’a rien à voir avec la vie frénétique que nous vivons. Son rythme est varié, mais généralement lent. Un pas en avant, deux en arrière. Trois en avant, un en arrière. C’est une valse, valse-hésitation par moments. On est devant l’évidence, bien qu’on le sache déjà même si l’on se bat contre cette réalité, que les événements ont lieu au moment où elles le doivent, comme elles le doivent. La lecture de certains passages a été dure pour l’impatiente que je suis. Celle qui désire toujours tout pour hier, pressée d’arriver à la prochaine étape. J’en retire, notamment, une leçon semblable à l’éloge de la lenteur. Parfois, modérer notre cadence et laisser les choses aller porte plus de fruits que de tenter de les forcer. Un concept à se rappeler inlassablement.


 Yannick Ollassa/La Bouquineuse boulimique


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