Edgar Paillettes : Une histoire scintillante de beauté
Prolifique n’est pas un terme assez fort pour décrire Simon Boulerice. L’auteur accumule les livres jeunesse et adulte, la poésie, les pièces de théâtre à un rythme effarant! En plus, les univers créés sont toujours plus imaginatifs les uns que les autres. Non, mais sérieusement, on se demande comment fonctionnent les méninges de l’écrivain. C’est peut-être à ça que ça ressemble quand on utilise plus de 5 à 10 % de son cerveau!
Dans son plus récent roman publié aux Éditions Québec Amérique, dans la collection Gulliver, on fait la rencontre d’Henri, un garçon de onze, dont le petit frère de sept ans, Edgar est on ne peut plus particulier. C’est qu’Edgar est différent. C’est le médecin qui l’a diagnostiqué alors qu’Edgar avait trois ans.
À travers le regard d’Henri, on apprend qu’Edgar possède un charme tel que personne ne peut lui résister. On le décrit comme un poème vivant. Eh oui, il parle fréquemment en vers. Ça, c’est sans compter que tous les jours, Edgar se déguise. En chien, en cow-boy, en fée… Il en a des dizaines et des dizaines de costumes.
Ça semble bien rigolo, tout ça, mais pas pour Henri. Il se sent invisible dans l’ombre de son petit frère excentrique. Henri trouve inéquitable que ses parents soient beaucoup plus indulgents et généreux envers Edgar. Il a une énorme chambre, un tiroir rempli de barres de chocolat, bref, tout ce qu’il veut, il l’obtient. D’ailleurs, le lecteur arrive très bien à cerner ce sentiment d’injustice et s’attache dès le départ au grand frère.
Toutefois, Henri cherche un moyen de sortir de l’ombre et de briller lui aussi à sa façon. Il fait plusieurs vaines tentatives, mais n’abandonne pas malgré ces échecs et une certaine jalousie ressentie à l’égard de son cadet qu’il croit plus que choyé.
Puis un jour, quand Henri rate son bus et que son père doit aller le conduire à l’école après avoir déposé Edgar à la sienne. C’est là qu’il s’aperçoit que tout le monde n’est pas charmé par lui et qu’il vit parfois des difficultés avec d’autres enfants de son école. Il réalise que la vie d’Edgar n’est pas aussi rose qu’il le croyait. Une belle ouverture envers son frère se produit.
À cette prise de conscience s’ajoute un événement très touchant. À l’Halloween, Edgar choisit, plutôt de se déguiser en super héro, de se costumer en Henri (avec des paillettes à l’intérieur du chandail, car il trouve que son grand frère, c’est à l’intérieur qu’il est chatoyant.
C’est à ce moment que les choses changent pour Henri qui constate que tout n’est pas toujours rose pour son frangin et que ce dernier a su voir en lui ce qui se cachait en lui. Il aura alors des ailes pour se propulser à l’avant et apprivoiser le fait de rayonner à sa façon.
Une charmante histoire qui permet à l’enfant d’apprendre à prendre sa place sans compétitionner avec un frère ou une sœur qui, sans le vouloir, monopolise davantage l’attention. Bien sûr, le tout est empli d’humour et du brin de folie créative que l’on aime tant dans l’écriture de Simon Boulerice.
Pour les 9 ans et plus.
Yannick Ollassa / La Bouquineuse boulimique
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