Entre un corps inconnu et un garçon disparu …
Commençant lentement, l’enfant promis est un roman qui prend le temps de bâtir un contexte à l’intrigue. En cela, il se rapproche de la conception d’un film et, tout comme celui-ci, il faut se montrer patient dans les premières pages. Rien n’est là par hasard. Une fois les personnages présentés, le décor planté et l’atmosphère bien en place, l’histoire va vous porter avec plaisir durant le reste du livre. Ainsi nous accompagnons Judith Allison tout au long de son enquête sur la découverte de restes humains près d’une érablière à Tingwick. À cette investigation vient se greffer la disparition d’un enfant dans des circonstances troublantes ainsi qu’une rivalité entre Judith et un collègue.
La sergente-détective Judith Allison de la Police régionale d’Arthabaska est dépeinte avec humanité et réalisme. L’auteure, Maureen Martineau, présente un personnage complexe et très crédible. Elle en profite pour monter la place de la femme au sein d’un corps de métier réputé difficile ainsi que la relation parfois tendue, parfois un peu trop proche, avec ses collègues. L’énigme est très bien ficelée et les rebondissements sont parfaitement intégrés au récit, ne suscitant pas la surprise du lecteur ou, plutôt, l’incompréhension. La disparition de l’enfant et le comportement de la mère forcent le lecteur à se poser des questions sur l’action possible de la DPJ et sur les moyens dont elle dispose.
Au-delà de l’univers policier, un autre aspect de notre société est porté à notre attention. Il s’agit des communautés vivant en marge de celle-ci et qui permettent la perte d’identité de leur participant, rendant ainsi toute recherche plus ardue.
La fluidité de l’écriture fait en sorte que l’histoire d’Allison se lit avec plaisir. Rendu au terme de l’aventure, il ne reste que l’envie de la retrouver dans un nouvel opus, un peu comme le désir de voir la seconde saison d’une série de télévision.
Dominique de Leeuw
Dominique de Leeuw
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