Des livres à offrir en cadeau
La vie sur Mars, Marie-Sissi Labrèche, Leméac
Il vient pour inhumer sa mère, réclamer son héritage et vendre la maison. Il trouve le manuscrit que sa mère tenait dans ses mains lorsqu’elle est morte et se met à le lire. Plus il lit, plus ses découvertes viennent ébranler ses convictions et l’image qu’il se faisait de sa mère.
S’il est différent de Borderline et La brèche, La vie sur Mars on retrouve la signature de l’auteure. Bien sûr, la comédie dramatique aborde la santé mentale, thème de prédilection de l’auteure, mais de façon secondaire. Dans ce roman, il est plutôt question de secret, de la différence entre l'idée que l'on a d'une personne et de qui elle est vraiment. L'auteure explore jusqu’où une mère est prête à aller par amour pour son enfant. J'ai particulièrement aimé les passages où elle parle de son beau-père et de ses frustrations à son égard qui sont tout simplement jouissifs.
Chercher Sam, Sophie Bienvenue, Cheval d'août
Elle m'a conquise avec son premier roman Et au pire on se mariera. Elle me maintient captive avec Chercher Sam, son dernier roman qui met en scène Mathieu, un jeune itinérant qui cherche désespérément sa chienne, Sam. Il ne peut imaginer survivre dans la rue sans elle. Elle est sa bouée, son protecteur face à la violence de la rue, à la violence de la vie.
Sophie Bienvenu aborde la réalité des êtres «en marge de la société» avec une émotion sans pareille. Deuil, rejet, isolement, mal à l'âme sont rendus avec une clarté impeccable. Il est impossible de déposer le roman. Il est impossible de sortir indemne de cette lecture qui nous fait reconsidérer le regard que l'on porte sur ceux qui dérangent. Immensément humain. Un roman nécessaire.
Vol 459
- S.A.S.H.A., Martin Michaud
- Elle était si jolie, Pierre Szalowski
- Les Îles Canaries, Claudia Larochelle
- Fleur de cerisiers, Alina Apostolska
- VLB
Un beau projet littéraire : quatre auteurs, quatre romans. Le point commun, les personnages se retrouvent tous à bord du Vol 459. Le 24 juin, l’avion s’envole de Paris en direction de Montréal. Il n’arrivera jamais à destination.
Quatre histoires différentes pouvant être lues seules ou l'une après l'autre, peu importe l'ordre. Des écritures d'une grande qualité pour raconter le drame humain sous plusieurs facettes. On ne vous en dit pas plus, lisez-les, vous les aimerez sûrement autant que nous!
Écrire le mal, Claude Champagne, Druide
À la mort de son père, Jean Royer hérite de son agence d’investigation. Écrivain, bien qu’il n’ait pas écrit une ligne depuis que sa fille a disparu six ans plus tôt, il ne sait que faire de l’entreprise de son père. Ne voyant pas quoi faire avec, il envisage de la vendre. Alors qu’il se rend à l’entreprise pour aviser ses employés, il est entraîné dans une enquête concernant un sanctuaire où se trouvent plusieurs animaux démembrés et éviscérés, cloués sur des arbres. Il se trouve alors pris dans la recherche du coupable qui, de toute évidence, n’est pas très sain d’esprit.
Un roman bouleversant qui aborde le mal dans sa plus dérangeante expression. On passe à la fois du côté des victimes que des agresseurs. Les personnages sont complexes et si bien construits, si véridiques que le lecteur est entraîné même malgré lui dans les profondeurs de la souffrance. Le suspense accroche le lecteur et la richesse des personnages ont fait en sorte que que je n'ai su déposé le livre qu'à la fin.
Violence à l'origine, Martin Michaud, Goélette
Victor Lessard se voit confier l’enquête sur la mort d’un haut gradé du SPVM suite à la découverte de sa tête. C’est en compagnie de Jacinthe, toujours aussi bourrue, de Loïc alias le Kid et de Nadja, dont il partage la vie, qu’il va sombrer dans les ténèbres. Le « graffiteur », surnom donné à l’assassin, entraîne cette équipe dans une course contre la montre, où se mêlent le passé et le présent, à la recherche d’un personnage, le « père Noël », qui fait l’objet de graffitis sur les lieux de chaque meurtre. Déstabilisé au plus profond de lui-même, le sergent-détective va devoir faire face à d’anciens démons tout en voyant certaines vieilles cicatrices se rouvrir.
Sombre, très sombre. C’est ainsi que peut être qualifié le nouveau thriller de Martin Michaud. Il nous offre un ticket vers un univers d’une noirceur extrême, où l’âme humaine révèle ce qu’elle a de plus abject. Écrit avec une précision chirurgicale, le roman est captivant, enveloppant et même parfois suffocant. L’histoire est si accrocheuse que fermer le livre relève presque d’un exploit. Martin Michaud ne démérite pas du titre de « maître du thriller au Québec ».
Commentaires
Publier un commentaire