Là où la lumière n'a pas d'emprise
François Lévesque nous livre son sixième roman, « la noirceur ». Avant tout, pour ceux qui ne le connaissent pas, sachez qu’outre être auteur, il est critique de cinéma et que sa passion pour l’écriture lui est venue durant sa maîtrise en études cinématographiques. Cette information n’est pas anodine puisque le livre est truffé d’allusions à de nombreux films. En fait, le récit ne regorge pas simplement de référence, mais il est construit comme un film!
Pour ma part, dès les premières pages, j’ai eu l’impression d’entendre la voix hors champ de « The Twilight Zone » plantant le décor et les personnages. J’ai simplement adoré et tout de suite embarqué. Et tout comme dans les épisodes de cette célèbre série, l’ambiance est extrêmement importante ainsi que le jeu des acteurs. Les protagonistes sont décrits avec précision, sans aucune lourdeur. Afin que le lecteur puisse facilement s’identifier aux deux personnages principaux — Guillaume Kaminski et sa fille —, les dialogues ne sont pas écrits dans un français impeccable, mais dans un langage parlé. D’ailleurs, le langage des adolescents est bien rendu et est différent de celui des adultes. Tous ces « petits » détails permettent au lecteur d’aller encore un peu plus loin dans son identification avec les personnages. Encore une fois, tout comme dans un vieux classique, film ou série, l’histoire prend son temps. Pas d’explosions ou de quelconques artifices. Simplement une tension qui s’installe et monte graduellement. Je dois avouer que le texte m’a suffisamment capturé pour créer en moi une impatience, une envie de savoir ce qui se passe. Je ne dirais pas que c’est dû a des longueurs dans le récit. Tellement pas! L’ambiance est si bien mise en place que les petites « révélations » qui surviennent aux fils des pages donnent le goût d’en savoir plus, et tout de suite.
La lecture du roman est agréable, les pages se tournent facilement. François nous invite donc à partager la vie de Guillaume, récemment divorcé, et de Daphné, sa fille de quinze ans. La relation entre le père et la fille est assez houleuse, cette dernière n’étant pas particulièrement contente d’être sous la garde complète de son père et de devoir déménager dans la maison de son grand-père mort subitement. Grand-père dont, il faut l'ajouter elle vient tout juste d’apprendre l’existence, de même que, contrairement à ce qu’il a toujours prétendu, son père n’était pas orphelin... Je n’en dirai pas plus, puisque je veux vous laisser le plaisir de découvrir ce passé mystérieux. Alors bonne lecture!
Dominique de Leeuw
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