Jeu de substitution
Lorsqu’elle a donné naissance à son fils, celui-ci est devenu sa raison d’être. Elle s’est dévouée pour lui. Sa vie tournait autour de lui. Quand Éloi part au loin à l’université et que son mari part en voyage d’affaires au Mexique pour quelques mois, elle sombre dans le désespoir. Elle se laisse aller, ne fait plus le ménage, se met à boire. Puis, un soir, alors qu’elle sort dans un bar plutôt miteux, elle rencontre Antoine, un jeune peintre sans le sou.
Dès lors, elle décide de le prendre sous son aile. Elle multiplie les efforts pour lui plaire, pour se rendre indispensable pour Antoine. Malheureusement pour elle, le schéma continue. Elle est encore et toujours centrée sur l’autre, elle n’a fait que déplacer son attention d’Éloi à Antoine, et n’a toujours pas d’identité propre. Son désespoir et sa quête de contrôle sont pitoyables. Elle fabule, elle s’imagine qu’il l’a choisie et prend tous les moyens pour le rendre dépendant d’elle. Elle le materne, lui offre des cadeaux, le contrôle… à tel point que ça donne envie de hurler.
Pour sa part, Antoine ne voit pas les choses de la même façon qu’elle. Il profite de ses attentions pour donner un envol à sa carrière. Quand le malaise devient trop grand, il tente de se libérer de son emprise. Abandonnée à nouveau, elle se tourne à nouveau vers Éloi pour s’y accrocher... encore Comment réagira celui-ci?
Sous la belle plume de Karine Geoffrion, une histoire pathétique comme il y en a plusieurs dans la vie. Le vide éprouvé par certaines personnes après le départ des enfants est parfois si profond qu’il les aspire. Un roman comme un rappel de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Que nos enfants ne sont avec nous que pour quelques années et qu’il est nécessaire de se définir autrement que par son rôle de mère.
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