Ça peut pas être pire
La prolifique Nathalie Roy nous revient avec un roman unique dans lequel elle nous présente une nouvelle protagoniste, Valéry Aubé. La jolie rousse est gérante d’une boutique de vêtement de la rue Saint-Denis. Quand elle se retrouve sans emploi, sans frigo et avec un ventilateur qui lui lâche en pleine face – en pleine canicule –, c’en est trop pour elle. Elle fuit Montréal et file se réfugier dans un chalet aux allures de shackdans les Cantons-de-l’Est. C’est dans le chalet de son adolescence qu’elle décide de faire le point de sa vie professionnelle et amoureuse.
Une fois arrivée au chalet, on se doutait bien que Valéry vivrait des mésaventures, cela va de soi. Mais qu’est-ce que je me suis bidonnée de certaines! Je ne vous les raconterai certainement pas ni ne vous donnerai des indices. Le plaisir de la découverte, c’est sacré! Je peux quand même vous dire quelques petites choses. Célibataire depuis un bout de temps, notre charmante Valéry profitera également de son éloignement de l’été pour revoir sa relation à son corps. C’est que la pulpeuse rousse a quelques kilos en trop. Eh oui! Elle est ronde. Cela n’empêche que sa joie de vivre et son charisme font en sorte qu’elle charme les hommes. C’est sa propre façon de percevoir son corps qui fait défaut. L’été lui promet suffisamment de matériel pour travailler tout ça, ne vous en faites pas!
Au départ, quand j’ai constaté qu’il était encore question de plaisir culinaire, j’ai eu un peu peur que ce soit aussi présent que dans les précédents romans, j’ai eu peur que l’auteure ne soit pas capable de sortir de ce qu’elle avait bâti auparavant, mais non. C’est là, mais moins présent. On sent rapidement que l’auteure garde certaines caractéristiques qui lui sont propres, mais qu’il s’agit bien d’une histoire différente, avec un ton différent. Dans les remerciements, Nathalie Roy remercie son éditrice de l’avoir encouragée à sortir de sa zone de confort. En effet, elle en est sortie! Valéry est différente en bien des choses de Charlotte et Juliette. Ce qui est plus hors de la zone de confort de l’auteure, à mon avis, c’est qu’elle sacre, qu’elle et quelques autres personnages parlent un peu en anglais. Ah! On a Juliette Gagnon qui vient faire nous faire un petit coucou!
Comme dans ses autres romans, Nathalie Roy allie sujets légers et sujets plus profonds. Ici, elle aborde l’image corporelle, la recherche de validation dans le regard des autres, le travail d’équipe et l’alliance des forces de chacun, la valorisation par ses propres forces, l'intégrité, l’authenticité, la joie, le plaisir, être bien dans sa peau et la notion d’être soi-même, dans son chemin. Le tout intégré avec humour, mais de manière à faire réfléchir à notre façon de les vivre dans notre propre vie.
Sinon, l’écriture de Nathalie Roy est toujours aussi parfaite. L’alternance entre les scènes rigolotes et les scènes plus touchantes ou encore plus réflexives est réglée minutieusement. Chaque répartie se trouve au moment exact où elle devrait être, chaque mot est scrupuleusement choisi pour un effet maximal. Sans aucun doute LA chick lit à lire ce printemps! Pourquoi attendre à cet été, ça sert à rien de bouder son plaisir plus longtemps! ;-)
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