Quand l’amitié et la vérité semblent difficilement cohabiter

La formation d’historien d’Hervé Gagnon transparaît tout au long de son roman. Sa façon précise et réaliste de décrire une époque permet au lecteur de la vivre pleinement. L’intrigue se déroule tout bonnement dans le Montréal de 1893, lequel vibre au son de sa prose. Nous parcourons les rues de la ville en calèche en compagnie de l’inspecteur Marcel Arcand et du constable qui lui sert de chauffeur. Ce dernier, l’inspecteur, n’a d’autre choix que d’arrêter son ami, le journaliste Joseph Laflamme pour un meurtre passablement violent et sauvage. Bien que revendiquant haut et fort son innocence, tout pointe vers le reporteur et l’accable sans l’ombre d’un doute. Ne pouvant se résoudre à laisser moisir son ami derrière les barreaux, et malgré des difficultés au sein de son couple, Arcand mène une enquête qui le confronte à une société secrète prête à tout pour se protéger et atteindre son objectif.

L’histoire ainsi plantée, l’auteur déroule devant nous un récit vivant qui comporte son lot de rebondissements, le plaçant loin d’un long fleuve tranquille. Les personnages sont attachants et parfois irritants. L’influence toute puissante de l’église y est particulièrement marquée avec des prêtres pleinement conscients de leur pouvoir. La corruption est omniprésente et permet de mettre en scène la précarité dans laquelle vivent les gens.


Ce cinquième volet des aventures de Joseph Laflamme se lit aussi bien en tant que suite aux précédents que de façon autonome. En effet, à partir de la seconde moitié du récit, nous commençons à avoir des appels au tome précédent. Plus la fin approche, plus ces références sont marquées. Mais, encore une fois, ce livre se déguste parfaitement sans avoir pris le temps de prendre connaissance du ou des précédents. J’en suis un parfait exemple n’ayant pas pu bouquiner les polars antérieurs, je n’ai vraiment pas eu l’impression de manquer d’informations pour faire les liens. En fait, il m’a donné le goût de me plonger dans Benjamin et de remonter la piste jusqu’à Jack!

Dominique de Leeuw


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