Les papillons de Frédégonde de retour pour notre plaisir!

Des papillons pis des fins du monde, Alexandra Larochelle, Libre Expressio

On l’attendait depuis deux ans, ce troisième épisode de la vie de Frédégonde Hautcœur!

C’est donc avec joie que je me suis immergée dans la lecture pour retrouver Frédégonde, qui termine son DEC en cinéma.

Toujours follement amoureuse de son beau Christo, Fred déménagera cependant à Montréal pour poursuivre ses études à l’université. Montréal se révélera pleine de défis et Fred et ses papillons devront apprendre à se débrouiller.

Dans les précédents tomes, Frédégonde parle à son amie. Cette fois-ci, elle s’adresse à son psy. Son écriture est la même : vive, sarcastique, tout simplement délicieuse! Le tout est truculent à souhait et il est impossible de ne pas décrocher de notre vie présente ou de ne pas se retrouver dans les déboires du personnage.


Voici un extrait :

« 1. DES PROTESTATIONS DE FILLE TEMPORAIREMENT SEXUELLEMENT FRUSTRÉE 

J’étais en train de prendre un-deux-douze verres de vin avec ma chum quand y est débarqué chez nous avec la paire de billets. J’étais folle comme d’la marde. Oups, s’cuse-moi le langage. Disons plutôt que j’étais aussi folle qu’un balai l’aurait été en pareilles circonstances. J’veux dire, Aerosmith, ayoye, tsé. 

En traversant la rue vers l’auto de Christo, j’ai failli me faire frapper par un char. T’imagines, ça aurait été ben tannant, juste avant le show. C’est le genre d’affaire qui fait un frette dans une soirée, ça, un cadavre. 


Mais bon, j’pas morte, pis Christo a tellement eu peur pour moi qu’il a comme semi-officialisé notre couple sur le coup. Devant ma chum pis toute! Laisse-moi te dire que j’avais les papillons ben énarvés. C’étaient surtout des papillons qui me chatouillaient le dedans, mais y en avait aussi une p’titegang de rejets qui me griffaient un peu l’intérieur du ventre. Ceux-là étaient pas en majorité par contre, y se faisaient pas mal enterrer par les premiers. C’était l’fun, mais ça ravivait un paquet d’émotions en même temps, pis je savais pu trop comment me sentir. 

On a déposé ma chum chez elle, pis ça a pas été super long que Christo et moi, on se fren — chait comme si notre vie en dépendait. C’était intense. Mon Christo qui était en n à moi, après quasiment deux ans de torture pis de tentatives depasser à autre chose. Y embrassait encore mieux que dans mes souvenirs, pis j’anticipais déjà la fin du show dont j’avais rêvé depuis le bal des finissants pour voir si y faisait encore aussi bien l’amour dans la vraie vie que dans ma tête. 

Sa main était chaude dans la mienne tout le long du trajet qui nous menait vers le concert. Chaude-le-fun, pas chaude-moite-dégueu, là. C’était doux, ça me calmait les deux-trois papillons craintifs. »

Le roman aborde l’envol de l’oisillon hors du nid familial, les relations de couple à distance ainsi que la force des liens qui nous unissent à ceux que l’on aime. Le tout à travers une histoire pétillante, rigolote et émouvante. Oui, émouvante. Un petit conseil, préparez votre boîte de mouchoirs, ça vous sera utile!


La Bouquineuse boulimique

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