Un premier roman singulier pour Adeline Dieudonné

Je l’ai attendu longtemps. Comme il figurait parmi les premiers titres retenus pour quelques prix littéraires, le Québec a dû attendre quelques semaines supplémentaires avant la sortie du roman. J’avais vu l’auteure à On n’est pas couché, émission culturelle et politique française. J’ai tout de suite voulu le lire!

Comme c’est enfin chose faite, je peux maintenant en parler… mais que dire sans mentionner des éléments clés dont le dévoilement pourrait nuire au plaisir du lecteur de découvrir par lui-même petit à petit de quoi il en retourne.

Lauréat du Prix FNAC, mis en lice pour le Goncourt des lycéens, le Goncourt et le Renaudot, La vraie vie d’Adeline Dieudonné, premier roman de l’auteure-trice est fort singulier.


Dans la maison, il y a une jeune fille avec une imagination foisonnante, son petit frère, sa mère l’« amibe » et son père le chasseur au tempérament violent et prédateur qui collectionne ses trophées de chasse dans une pièce de la maison que la narratrice appelle « la chambre des cadavres ». 

Lorsqu’ils ont dix ans et six ans, son petit frère et elle se précipitent dans la rue au son de La valse des fleurs de Tchaïkovski, musique diffusée pour annoncer le passage du marchand de glace. Habituellement, il s’agit là d’un moment de réjouissance, toutefois cette fois-ci ça tourne mal. Une explosion se produit et changera le cours de sa vie ainsi que celle de son frère.

À partir de ce jour, leur vie ne sera plus jamais pareille. Des choses atroces se produisent et elle se trouve prise dans un jeu de prédateur contre sa proie. Sa vie à la maison est sous tension, toujours traquée qu’elle est. Désireuse de modifier l’état des choses, la narratrice se lance dans une quête ardue qu’elle est assurée de gagner, mais que nous savons fort bien que rien n’est moins sûr. Mais cette mission, elle souhaite l’accomplir, coûte que coûte. Pour se racheter. Pour sauver quelqu’un à qui elle tient plus que tout.

La narratrice est sympathique, optimiste et porte un regard très lucide sur ses parents, mais fait aussi preuve d’une grande naïveté quant à son plan pour améliorer son existence et celle de son frère. Ce qui est très typique du début de l’adolescence, période où l’on est plus tout à fait enfant, mais pas encore adulte. Tout ceci en fait un personnage attachant et fort qui tente de s’en sortir dans un environnement misogyne et violent. 

J’avoue que pendant un certain temps, j’étais curieuse de savoir où l’auteure allait me mener. Comment l’héroïne allait-elle se sortir de là?

Un roman dramatique, sombre, sur la violence et la prédation et ses effets potentiels sur les enfants. Il possède également une touche de légèreté par l’entremise de la grande imagination de la jeune fille, sa naïveté et sa volonté de vaincre qui rend le tout moins lourd.

Une lecture qui nous sort des sentiers battus!

Bonne lecture!

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