L'équilibre qui ne tient qu'à un fil
Max est une blondinette bien portante. Fascinée par la vie que mènent ses voisins dès l’enfance, Max épie ceux-ci et entre chez eux alors qu’ils ne sont pas là. Elle aime bien tout savoir de leur vie, se promener dans leurs maisons, pour les connaître davantage.
À la trentaine, elle assure à sa sœur que tout va bien, qu’elle ne s’infiltre plus dans les maisons des voisins… jusqu’à ce que son chien qui est avec elle depuis 14 ans, le Roi, décède. Quelque chose brise en elle et la propulse dans un univers encore plus glauque où elle n’arrive pas à réfréner ses pulsions. La jeune femme en deuil, toujours en colère, ressent le besoin d’ouvrir le ventre de certaines personnes, pour voir comment ils sont dedans. Pour voir littéralement de quoi se compose leur intérieur.
Si on pouvait se lier, comme lecteur, à cette anti-héroïne à l’humour parfois sulfureux, qui assume son corps tel qu’il est, on ne peut bien sûr entériner les aventures de celle-ci quand elle s’engage dans une voie meurtrière, dont ces cibles sont souvent des hommes blancs grossophobes ou misogynes. Mais il nous reste tout d’un même une espèce… d’empathie ou en tout cas d’un certain attachement pour elle. C’est qu’elle ne nous semble pas faite selon le moule habituel des tueurs en série. Il émane d’elle une étincelle de chaleur, un quelque chose difficilement identifiable.
Un roman écrit dans une langue vivante, avec humour, et nous rappelle qu’un deuil, un choc peuvent faire basculer un individu qui jusque-là arrivait à maintenir un certain équilibre. Une lecture que j’ai beaucoup aimée.
Et petite mention spéciale pour qu’on nous présente ici une jeune femme tueuse en série, fait qui est peut-être moins fréquent que du côté masculin, mais qui permet de sortir un peu des zones communes.
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