Figurante de sa propre vie

 

Pauline Klein nous livre un roman qui pose des questions assez philosophiques. Qu’est-ce que l’identité? Sommes-nous « un » ou bien sommes-nous la somme des personnages que nous jouons selon le contexte et les personnes avec qui nous sommes? Sommes-nous autre chose qu’une construction que nous donnons à voir? Dans ce contexte, est-ce si important de définir son identité?

Camille se trouve au passage de l’âge adulte, l’un des moments où la question de l’identité en est une sur laquelle on se questionne davantage. On y est appelé à se définir. 

Elle mène une vie relativement tranquille, sans grandes ambitions. Que veut-elle? Pas grand-chose. Elle erre dans un train-train quotidien pour le mieux ennuyant. Elle ne cherche pas à lui donner un sens particulier, mais à survivre, car elle a toujours attendu de la vie de survivre. Rien de plus. Plutôt désabusée, elle se trouve un emploi qui l’ennuie et où elle fait un peu n’importe quoi, se foutant de bien faire le travail ou non. Elle rencontre un homme, qu’elle mariera, mais sans grand intérêt. Jusqu’à ce qu’elle trouve le rôle qu’elle choisit d’endosser. Celui d’auteure. Et là, elle prend la posture de l’écrivain avec une routine d’écriture le matin et les courses et les contemplations l’après-midi, etc.


C’est un texte très idéationnel où l’auteure partage également une certaine vision de la sexualité qui est le prolongement de celle sur la personnalité. Son personnage l’appréhende avec le même détachement que tout le reste. Elle « apprend » son personnage et le livre selon ce qui est attendu d’elle. 

La lecture me donne à dire que j’ai rarement vu de personnage aussi désengagé socialement, personnellement, parfois au bord du « je-m’en-foutisme ». La distance se sent également dans l’écriture, alors qu’on est plus au niveau des théories que de la façon concrète dont cela se vit. Ce n’est pas pour autant que l’on manque de matériel à réflexion concernant nos propres existences.

Merci à Flammarion Québec pour cette lecture!

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