Maple : un polar « trashicomique » de David Goudreault
Si tu as trippé sur la Bête et que ta mémoire est bonne, tu te souviendras que dans Abattre la bête, une travailleuse du sexe avait attaqué un policier et cela avait permis à la Bête de se sauver. C’était Maple.
Six ans plus tard, alors qu’elle sort de prison, des travailleuses du sexe et des clients sont assassinés. Outrée qu’on s’en prenne à des filles du milieu, elle se met à enquêter pour trouver le tueur en série.
Les écrits de David Goudreault sont toujours à prendre plusieurs niveaux. Bien sûr, il y a le premier, divertissant, drôle, trash. Mais il y a aussi la critique sociale, notamment ici du système de justice qui fait trop souvent défaut aux victimes. David Goudreault amène le lecteur à se questionner sur le concept de justice, sur la façon dont celle-ci doit ou peut être rendue. Si le système de justice est défectueux, devrait-on pouvoir se faire justice soi-même ? Quelles en seraient alors les conséquences ? À travers ces histoires éclatées, passionnantes et sinistres se trouvent toujours des questions complexes qui portent (potentiellement, si on le souhaite, hein) à de profondes réflexions sur la société et ses mécanismes.
Je m’étais ennuyé de cet univers trashicomique, de ce côté irrévérencieux, de cet humour corrosif. L’esprit de l’auteur est toujours aussi vif. Acrobatique, même ! Maple, ce n’est clairement pas politiquement correct, pas plus que certains comportements des personnages ne sont moralement acceptables. Et c’est ce qu’on aime. On a besoin de certains espaces où tout n’est pas hyper aseptisé, car la vie ne l’est pas. Donc chers lecteurs, soyez avisés. On ne lit pas David Goudreault si on n’apprécie pas ce qui est trash. Ou on le lit… pour ouvrir nos horizons. À voir. ;-)
Le bouquin ira rejoindre la trilogie de La Bête dans ma bibliothèque de livres à relire.
Un gros kiffe ! Oui, oui, un coup de cœur !
La Bête à sa mère
La Bête et sa cage
Abattre la Bête
Ta mort à moi
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