GPS, de Lucie Rico : quand réalité et virtualité semblent se confondre.

Une journaliste (on saura qu’elle s’appelle Ariane dans la deuxième moitié du roman) de faits divers au chômage qui vit recluse en raison de tendances agoraphobe et dépressive est invitée à une soirée pour célébrer les fiançailles de sa copine Sandrine. Nerveuse à l’idée de sortir de chez elle et de devoir se rendre seule et sans voiture, elle essaie de se défiler. Son amie lui assure qu’elle l’aidera. La journaliste reçoit alors une notification de Google Maps qui dit ceci : « Sandrine souhaite partager sa localisation avec vous. » Ariane y arrive tant bien que mal en ne lâchant pratiquement pas son écran des yeux. Le lendemain, on apprend que Sandrine est disparue, mais le point rouge est encore actif. Et c’est là le départ de la quête obsessive d’Ariane pour retrouver Sandrine. Quête qui se passera en majeure partie dans son appartement, puisqu’elle est toujours craintive de se hasarder à l’extérieur. On est aspiré dans une espèce de course-poursuite à saveur d’aventure virtuelle. Le rythme est emballant et un mélange de phrases courtes ensuite longues, pleines de virgules, puis courtes à nouveau, qui donnent un souffle haletant au récit. On plonge dans le tourbillon de l’inquiétude qui se mute en anxiété. Sur le bout de notre chaise, on en demande plus.


La narration à la deuxième personne soulève des questionnements. À qui s’adresse-t-elle? À son amie? À elle-même? Un procédé astucieux qui introduit un doute quant à l’état du personnage principal. 


Habituée à rédiger des histoires à partir de faits divers, elle imagine toutes sortes de scénarios alors que le point rouge, qui continue à se déplacer, l’entraîne dans des lieux marquants de leur amitié.


Autre élément agréable : la soirée de fiançailles qui est une source de sourires. Ariane, avec ironie et sarcasme, observe les gens en train de danser et de flirter. Ça donne lieu à de délicieuses analyses de la séduction.


C’est fluide, c’est palpitant et on peine à le déposer.


GPS

Lucie Rico 

Éditions POL

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