Black Flies : un roman coup de poing !

Ollie Cross a quitté la banlieue pour la ville de New York. Il voulait être médecin, mais a obtenu un score trop bas aux examens préparatoires (les MCATs), donc a postulé pour être ambulancier paramédical dans Harlem.
 
Confrontée à la pauvreté, la violence, la détresse, les tirs d’armes à feu, les surdoses, une partie des ambulanciers devient au mieux désabusés, insensibles, sinon, certains sont si traumatisés qu’ils deviennent sadiques, violents. Une métamorphose qui s’opère en lui était presque inévitable. La rudesse du travail combiné avec son isolement l’y ont mené. Dans la ville, il ne voit que sa copine (qui rompra avec lui), son coéquipier et ses collègues, bien qu’ils ne se fréquentent pas à l’extérieur du boulot. Au fil des appels, Ollie se bat pour ne pas devenir blasé, cynique, désabusé, brisé, traumatisé puis… il y a un point de bascule.
 
D’une écriture vive et viscérale, Shannon Burke entraîne son lecteur dans la spirale qui aspire Ollie. La tension monte, puis ça explose. On se demande s’il s’en sortira indemne. 
Les détails de certains appels et des réactions de quelques individus sont éprouvants et troublants. Particulièrement LaFontaine qui est un homme absolument abject ! Il est toujours des gens pour abuser du pouvoir qui leur a été octroyé.
 
On pense à la dure réalité des policiers, mais pas aux ambulanciers qui eux en voient tout autant, peut-être plus, de toutes sortes. Un élément qui, comme le transpose très agilement Burke, puisque personne n’y songe, les isole davantage.
 
Shannon Burke qui, comme son personnage a été ambulancier pendant une brève période, n’évite pas quelques maladresses (des répétitions très mineures et un ou deux tics d’écriture). Cependant, il a clairement des talents de conteurs et maîtrise l’art de créer de la tension. Son roman est court, mais déroutant. On en sort pas tout à fait indemne.
 
Black Flies, roman noir paru en 2008 en anglais et en français en 2014 sous le titre 911, il est réédité cette année sous son titre d’origine, toujours chez Sonatine.

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