Mon fils est Jeffrey Dahmer

Au fil des années, j’ai beaucoup lu ou regardé les documentaires sur Jeffrey Dahmer. Cette histoire m’avait bouleversée et particulièrement intéressée à l’époque alors que j’étais à ma deuxième année d’études en sexologie. J’ai décidé de me plonger dans ce témoignage parce que, je crois, beaucoup de parents se sont posé la question : « qu’est-ce que je ferais si c’était mon fils ? »

 

Lionel Dahmer raconte Jeffrey, de la grossesse jusqu’à sa mort. Il tente de débusquer à chaque étape de la vie de son fils les indices qu’il commettra les gestes qu’on lui connaît (meurtres, nécrophilie, cannibalisme). On sent son sentiment de culpabilité de ne pas avoir été capable de ramener sa progéniture à une existence rangée. De ne pas avoir décelé que quelque chose de sérieux clochait. C’est que son fils était démotivé, timide, alcoolique. Rien qui aurait toutefois pu donner la puce à l’oreille des crimes qu’il a commis. Il cherche ce qui a manqué, ce qui aurait pu être fait, pourquoi il n’a pas vu. On constate à quel point il s’est démené pour essayer d’aider son fils, de le ramener sur les rails de la responsabilité. Puis quand il a été condamné, il s’est battu, en vain, pour que Jeffrey ait un suivi psychologique ou psychiatrique. 

 

Mon seul microbémol est que Lionel Dahmer dit que son fils souffrait de psychose. Par contre, dans tout ce que j’ai lu depuis 1992, il n’a pas reçu de diagnostic de psychose. Auquel cas, s’il avait été reconnu non criminellement responsable pour cause de maladie mentale, il aurait été placé dans un établissement pour criminel psychiatrique et pas en prison. On peut comprendre que c’est plus facile de croire cela. Cependant, soyons clairs, en aucun cas il n’excuse Jeffrey. 


Tout au long, on sent la culpabilité et l’impuissance du parent qui doit vivre avec les actes ignobles de son enfant. Ces sentiments sont quasi palpables. Même si je n’ai rien appris davantage que ce que je savais déjà, le témoignage de Lionel Dahmer est vibrant.


  


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