Chiens des Ozarks

J’adore les romans noirs. C’est un de mes genres préférés. Bien sûr, je les aime bien ficelés et avec de beaux personnages tous en aspérités et bien définis. Ici, j’ai été servie !

Je ne sais pas comment vous expliquer ça, j’ai pris le livre, j’ai plongé, j’ai été maintenue sous l’eau et j’en ai émergé à la toute fin, repue. Vers la page 80, j’ai eu peur de ce qui allait se passer. Réellement, je n’étais pas certaine de continuer à lire, à ce point-là. Mais je devais absolument savoir ce qui allait arriver.

 

Afin de se protéger d’éventuelles attaques, Jeremiah et Jo vivent dans une forteresse de métal au centre de la casse (cour à scrap) de Jeremiah. Ils sont seuls. Le fils du vieil homme est en prison. La mère de Jo n’est nulle part. La femme de Jeremiah est morte. Opposée à tout ce métal et ces armes, la nature y est omniprésente dans le roman à travers la rivière et les monts Ozarks. Possédant sa dureté bien à elle, elle vient parfois équilibrer, calmer. 

 

Chaque détail de l’histoire est bien ficelé. On croit aux personnages qui, s’ils semblent clichés au premier abord, se révèlent nuancés. L’écriture est à la fois nette et sensible. Selon le besoin. Justement dosée.

 

Je ne suis généralement pas un bon public pour les récits de querelles intergénérationnelles entre deux familles. Je suis du genre « passe à autre chose », ça ne te concerne pas. Cependant, ça ne m’a pas refroidi, car si les Ledford, plus particulièrement Evail, avaient soif de vengeance, l’histoire n’était pas unidimensionnelle, ce qui m’a permis d’embarquer.

 

De la même façon, il y a la question du racisme et du suprémacisme blanc. Le sujet est filigrane. Mais ce n’est pas le point central du roman. C’est traité sans complaisance, mais tel un élément supplémentaire dans l’histoire des deux familles.

 

On dit Eli Cranor dans la trempe des David Joy et des S. A. Cosby. J’ai préféré Chiens des Ozarks au dernier David Joy. L’écriture étant à mon avis plus resserrée et le suspense étant plus savamment instillé. 

 

C’est le premier roman de Cranor qui est traduit en français. Je suis curieuse de découvrir les autres. Je n’attendrai peut-être pas les versions françaises. Quoiqu’il paraît que je dois diminuer mes PàL ! 

 

Merci à Interforum Canada pour le service de presse.

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