Tu viens d'où ?
« Ce livre porte sur les frontières. Pas celles qui divisent, mais celles qui unissent. Celles où beaucoup habitent, entre plusieurs mondes. Il raconte le métissage, l’immigration et les tiraillements chez ceux et celles qui, comme moi, ne rentrent pas dans une case, qu’elle soit noire ou blanche. »
Tu viens d’où ? La question que plusieurs posent aux gens issus de deux « races », deux cultures. Parfois c’est vécu comme une microagression, mais c’est souvent assez difficile d’y répondre. Parce qu’on ne sait pas trop quoi dire, quoi mettre de côté. On ne sait pas trop comment on se sent à ce moment-là. Parce que oui, l’identité est un concept mouvant. Quand on est le produit d’une union mixte, la composante d’où l’on vient de notre identité n’est pas toujours claire, claire.
À travers le récit de son histoire personnelle, Maïka Sondarjee rend compte de la multitude d’enjeux auxquels font face les individus nés d’unions mixtes. On parle, notamment de l’absence ou du manque de variété des mots pour nous désigner, de la nécessité de la représentativité dans les sentiments d’identité et d’appartenance, de colorisme, « ce produit dérivé de la colonisation et de l’esclavage ».
J’aimerais préciser que, bien que la composante multiraciale soit un des éléments centraux du bouquin, Maïka Sondarjee parle de « mixité transnationale », ce qui inclut les gens qui sont issus de l’alliance de deux cultures (Irlandaise et Québécoise, par exemple). Je trouve ça important, car même s’il est moins visible que le mélange de deux « races » (je le mets entre guillemets parce que c’est une construction sociale et non scientifique), cet aspect influe également sur qui on est.
Je pourrais développer davantage, faire un paquet de commentaires, mais ce serait trop long, pis pas assez punché. Ce qu’il faut que tu saches, c’est que Tu viens d’où ? est accessible à tous, hyper pertinent, ça se lit vite, pis si tu es issu.e de deux cultures, tu vas VRAIMENT aimer. Je m’y suis retrouvée à de nombreux moments. Comme je n’ai pas d’autres personnes mixtes à part mon frère dans mon entourage, je n’ai jamais discuté de ça avec quiconque. Ça m’a rasséréné. Et j’aimerais que les gens que je connais puissent le lire. Pour non seulement comprendre ce qu’on vit, mais également pour ouvrir les horizons et constater la force, la richesse de la diversité. Parce qu’on vit en société et que cela implique de se côtoyer, de travailler ensemble et que tout ça fonctionne davantage quand on comprend mieux l’autre. Je suis d’avis que s’il y avait une formation continue de la vie, ce livre devrait faire partie des lectures obligatoires.
Si tu veux en savoir plus sur ce que je pense du sujet lui-même et mon vécu par rapport à lui, je t’invite à te rendre à aller voir mon commentaire plus bas.
Merci à Lux Éditeur pour cette excellente lecture !
Opinions et commentaires perso :
Ah, les cases à cocher sur les formulaires ! Tu sais, « blanc, noir, asiatique, autochtone, autre » ? Ces mauzusses de cases-là ! Dans les années 80, ça me paralysait. D’autant plus qu’à l’époque on ne pouvait cocher qu’une case, selon ce qu’on avait l’air physiquement. On écrit quoi, quand on est mixte ?
Le fait de lire qu’il a été cru au XIXe siècle (et plus tard) par plusieurs que les enfants de la mixité seraient mésadaptés socialement m’a un peu rassuré. Attends avant de te choquer, je t’explique brièvement. Mes grands-parents n’étaient pas chauds à l’idée que mes parents se marient. Quand, à 18 ans, j’ai confronté ma grand-mère, elle m’a donné comme raison qu’elle ne souhaitait pas que ses petits-enfants soient des mésadaptés sociaux. Je t’expliquerais plus, mais c’est vraiment compliqué et pas pour les réseaux sociaux. Bref ! Je tiens à préciser que même si parfois on a l’impression qu’on est toujours trop ceci ou pas assez cela pour un groupe donné, on n’en sort pas plus mésadapté qu’un autre. Sérieusement.
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