Cap à rien

En 2018, à l’époque de Trump, J. P. et Laurence font un roadtrip à bord de Rossinante, un personnage presque aussi important qu’eux. Au fil du trajet, J. P. Chabot nous présente les endroits où ils vont. Fidèle à sa conviction que la littérature se veut sociale et politique, Chabot profite de son périple pour nous renseigner de moments de l’histoire de la Louisiane s’enchevêtre dans le récit de leur avanture. On est plongé dans cette histoire tortueuse quant à l’esclavage, le Civil Rights Act, 40 Acres and a mule, Jim Crow, etc., à la culture cadienne. Le duo à l’état relationnel quand même un poil ambigu, finit par se poser à Lafayette, où il s’immerge dans celle-ci et on adore participer au Mardi Gras avec eux !

La consommation d’alcool quotidienne, ou presque, du personnage est encore bien présente. On se doute bien que le J. P. du roman s’auto-médicamente pour passer à travers de la vie. Ça arrive souvent dans le cas de gens hypersensibles et particulièrement doués, ce que je suspecte ici. C’est touchant. Tout autant l’espèce de malaise sous-jacent qu’on décèle, mais qu’on ne parvient pas à identifier, que cette transparence, cette sincérité. J’ai toujours eu un penchant pour les êtres humains qui ont le courage de se montrer tels qu’ils sont. Qui, d’une certaine façon, assument leur vulnérabilité. 

 

À l’instar de ses autres ouvrages, partout les accords sont au féminin au lieu du masculin. Une petite touche si simple, mais résolument rafraichissante.

 

Tout ça, c’est très J. P. Chabot. C’est foisonnant, érudit, il y a son esprit vif, son succulent humour, son sarcasme juste à point et beaucoup, beaucoup de sincérité. C’est de la littérature, de la sociologie, de la politique dans un melting pot en ébulition. Mauzusse que j’aime son style!


Merci à Le Quartanier pour cette lecture!

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