Les voleurs d'innocence / The cherry robbers

English version below

Bien après tout le monde, j’ai ouvert le roman qui a tant fait parler de lui. Ça faisait un an qu’il était dans mes piles. Il a fallu qu’il soit au programme de mon club de lecture pour qu’enfin je le dépoussière. 

Les sœurs Walker viennent d’une lignée de femmes mortes en couches. Pourtant, leur mère n’est pas décédée à son premier accouchement et a eu six filles, aux prénoms de fleurs. Elle a survécu, mais elle ne va pas bien. Elle est troublée. Les nuits, elle hurle. Les filles tentent de composer avec les problèmes de santé mentale de leur mère, qui prédit que si son aînée, Aster, épouse son prétendant, quelque chose d’horrible surviendra. Elle veut absolument faire avorter cette union, sans succès. Aster se marie malgré ses avertissements et elle meurt après sa nuit de noces. Le mauvais sort a-t-il changé de forme ? Les sœurs sont-elles toutes condamnées ? Iris, l’avant-dernière qui a 12 ans lorsqu’Aster décède, nous narre leur histoire étrange et fascinante. 

 

Les voleurs d’innocence est un roman d’ambiance au rythme lent. Atmosphérique, sombre, où la malédiction frappe les femmes d’une famille qui perdent leur « innocence », telle qu’on pouvait la concevoir dans les années 1950. 

 

L’œuvre se range dans la catégorie du réalisme magique. J’ai aimé, mais pas follement. Les personnages aux caractères bien distincts et développés. Les relations complexes parfois tortueuses, d’autres fois tendres entre les six sœurs ainsi qu’avec leurs parents sont brillamment explicitées.

 

J’ai été hors de ma zone de confort. Le réalisme magique, c’est pas mon style. Je suis une fille ben plate dans la vie. Si c’est pas réaliste, je n’embarque pas. Ici, la composante surnaturelle est minime, vraiment. Donc, ça a été correct avec moi. S’il y en avait plus, j’aurais décroché. Surtout vu le volume de la chose, 614 pages. Mais oui, j’ai trouvé ça un peu long. Un resserrement de l’intrigue aurait maximisé l’effet d’appréhension, de crainte, d’étouffement. 

 

Je crois que j’aurais aimé un autre point de vue. Ça aurait permis de varier le ton que j’ai perçu comme plutôt monocorde, si je peux dire. De dynamiser le rythme. 

 

Avec l’histoire des sœurs Chapel, Walker explore le féminisme, l’orientation sexuelle, la discrimination de genre, les dictats du patriarcat.

 

L’as-tu lu ? As-tu, comme la majorité du monde sur book-tok-gram-toute, adoré ? Suis-je la seule à être un peu restée sur ma faim ?

 


Autre commentaire 

 

Je sais pas pourquoi ça me plaît moins. Je suis acheteuse pour des dystopies. Pas la science-fiction, pas le fantasy. J’ai tellement entendu et vu des choses. J’ai constaté que la réalité qui dépasse trop souvent la fiction. Je ne lis pas pour m’évader, mais pour comprendre l’humain, pour être émue. Peut-être à cause des années d’intervention. 

 

J’ai étudié en théâtre au Cégep. Mon intérêt était d’expérimenter d’autres vies pour les saisir, pour transmettre d’autres vécus. Bref, disons que ce n’est pas nécessairement ce qui m’attire, la magie. 

 

C’est ben bizarre que je sente le besoin de justifier de ne pas aimer les littératures de « l’imaginaire ». Comme si d’apprécier les histoires réalistes faisait de moi une fausse amatrice de littéraire. 



Long after everyone else, I opened the novel that had been so talked about. It had been in my book stacks for a year. It wasn't until it was on my book club list that I finally dusted it off.
 
The Walker sisters come from a line of women who died in childbirth. However, their mother survived her first delivery and had six daughters, each named after a flower. She survived, but she's not well. She's troubled. She screams at night. The girls are trying to cope with their mother's mental health problems, and as she predicts that if her eldest, Aster, marries her suitor, something horrible will happen. She insists on stopping the wedding, but to no avail. Aster marries despite her warnings and dies after her wedding night. Has the curse changed shape? Are the sisters all doomed? Iris, the second-youngest, who was 12 when Aster died, tells us their strange and fascinating story.
 
The Cherry Robbers is a slow-paced, atmospheric novel. Moody and dark, as curse strikes the women in a family who lose their "innocence," as it was thought of in the 1950s.
 
The book falls into the category of magical realism. I liked it, but not wildly. The characters have very distinct and well-developed personalities. The complex, sometimes tortuous, sometimes tender relationships between the six sisters and their parents are brilliantly portrayed.
 
I was out of my comfort zone. Magical realism isn't my cup of tea. I'm a pretty dull girl in real life. If it's not realistic, I'm not into it. Here, the supernatural component is minimal, really. So, it worked out just fine for me. If there were more, I would have DNFed. Especially considering the volume of the book, 614 pages. But yes, I found it a bit long. Tightening up the plot would have maximized the effect of apprehension, fear, and suffocation.
 
I think I would have liked a different point of view. It would have allowed for a change in tone, which I perceived as rather monotonous, if I may say so. It would have energized the pace.
 
With the story of the Chapel sisters, Walker explores feminism, sexual orientation, gender discrimination, and the dictates of patriarchy.
 
Have you read it? Did you, like most of the people on book-tok-gram-toute, love it? Am I the only one left a little unsatisfied?


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