Moi qui n'ai pas connu les hommes

Trente ans après sa publication originale, voilà que ce roman est réédité. Les situations politiques mondiales ne sont sûrement pas étrangères à cela. 

 

C’est une histoire avec beaucoup de routines, de répétitions d’action, pourtant ce n’est pas redondant. Je me suis prise à suivre ces femmes dans leurs questionnements et leur recherche de réponses. La narratrice, « la petite » qui a passé presque toute sa vie dans cet enfermement est celle qui a le plus besoin de comprendre non seulement l’univers dans lequel elle se trouve, mais également ce qui lui a précédé. C’est guidé par cette jeune fille avide d’explications que les femmes vont se mobiliser. C’est d’ailleurs fréquent en société que les jeunes (et les femmes) soient à l’origine de mouvements sociaux et de solidarité. 

 

Tout leur monde est organisé afin de faire en sorte que les prisonnières n’aient pas leurs repères. Le fonctionnement aléatoire ne semble jamais constitué du même laps de temps. Les « nuits » peuvent durer trois heures ou 12 heures. C’est à la suite de l’initiative de « la petite », qui compte les battements de son cœur dans le but d’essayer d’établir l’écoulement du temps après que Théa lui a dit qu’il y avait en moyenne 72 pulsations cardiaques par minute, qu’elles en prennent conscience. 

 

On les accompagne dans leur prison sordide à travers leur quotidien bien réglé qu’elles tentent de faire éclater pour trouver des espaces de liberté. Mais qu’est-ce que la liberté ? Seraient-elles plus libres à l’extérieur ? Que s’y passe-t-il d’ailleurs ? Il leur tarde de le savoir et à nous aussi !

 

Un roman dystopique fascinant sur la liberté, l’espoir, la sororité.  

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