Nous serons tempête

Résumé de l'éditeur : 


« Après six ans d'attente, Jesmyn Ward, seule femme double lauréate du National Book Award, est de retour avec un roman puissant et lyrique qui nous plonge au cœur de la tragédie de l'esclavage.

La toute première arme que j'ai tenue a été la main de ma mère.
Annis est encore une enfant quand sa mère est vendue à un autre propriétaire. Et n'est guère plus âgée quand son maître, qui est aussi l'homme qui a violé sa mère, se débarrasse d'elle avec d'autres esclaves.

Lors de leur terrible marche vers les plantations de La Nouvelle-Orléans, Annis tente de se raccrocher à la vie et aux enseignements de sa mère : se battre, toujours, avec les armes et les sagesses qu'elle lui a transmises. Avec la mémoire aussi, celle de ces femmes qui, avant d'être arrachées à leur terre, ont été les guerrières des rois du Dahomey. Et avec la seule force qui lui reste, sa connaissance des plantes, des abeilles, de cette nature qui semble si hostile aux yeux des Blancs et qui pourtant est nourricière pour qui l'honore.

Et puis, quand Annis se sent sombrer, elle peut encore implorer Aza, l'esprit de sa grand-mère, capable de faire gronder l'orage et tomber la pluie. Celle qui, quand la faim et la douleur se font trop fortes, lui murmure qu'un jour, elle et ses frères et sœurs de malheur seront tempête... »


--

Mais quel incipit! Dès la première phrase, « La toute première arme que j’ai tenue a été la main de ma mère », Jesmyn Ward capte l’attention par une métaphore puissante qui annonce la profondeur émotionnelle du roman. L’héroïne, Annis, est la fille de son maître, un détail qui façonne son identité et ses luttes tout au long du récit.

 

Si le sujet de l’esclavage est dur, le traitement qu’en fait Ward est savamment choisi. Des éléments secondaires font en sorte que la lecture n’est pas lourde. Le personnage de Mama Aza, qui épouse le roi d’un village et devient une amazone, enrichit le l’histoire d’une dimension mythologique fascinante. Ward explore ici des thèmes de pouvoir, d’héritage et de résilience féminine, en liant l’individuel au collectif.

 

Le choix de la narration par un enfant apporte à la fois un regard naïf et une intensité émotionnelle brute. Elle influence le ton du roman que j’ai trouvé parfois mélodramatique. Bien que le contexte soit tragique, les passages qui m’ont semblé larmoyants auraient pu faire déraper le plaisir, mais heureusement, ils étaient peu nombreux et de courte durée. 

 

Ça m’a pris un certain temps à accrocher, je n’étais peut-être pas dans le bon état d’esprit au début, mais j’ai dû le déposer pour lire un service de presse et quand je l’ai repris, j’ai été aspirée au cœur des péripéties d’Annis.

 

Une histoire d’amour ajoute une couche d’intimité et de complexité aux dynamiques du récit. La relation est traitée avec sensibilité, s’intégrant naturellement dans le parcours de l’héroïne.

 

Nous serons tempête est un roman riche en symbolisme et en émotions. L’œuvre de Jesmyn Ward brille par sa profondeur thématique et son exploration des liens humains et spirituels. 

Commentaires

Messages les plus consultés de ce blogue

Là où on enterre les bêtes

Voyage à la Villa du Jardin secret

Baignades