Dans mon sang – Plongée dans la complexité de Rebecca Makonnen

Résumé de l'éditeur 

« Rebecca Makonnen a toujours su que sa situation familiale était hors du commun. En fouillant ses origines, elle met pourtant au jour une histoire encore plus improbable. De secrets dévoilés en révélations inattendues, elle livre un récit déconstruit et troublant. Comme si on la suivait dans le passé, dans son sang, en temps réel. 

Un témoignage haletant et bouleversant, porté par une plume sensible, qui se lit comme un roman. »

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Qu’est-ce que j’ai eu de la difficulté à rédiger mon avis! Il y en a à peu près 4 versions. Tout ça s’explique par le fait que, perso, je dois avouer que ma perception de Rebecca Makonnen est mitigée. C’est un peu complexe. Elle me fait penser à moi quand j’étais jeune, mais plus en contrôle. Beeeaaaauuuucoup plus en contrôle. Sa réserve et sa rigidité évidente me rebutent parfois. J’avais vu passer son livre, mais je ne savais pas trop si j’allais le lire. Puis, au moment où je suis allée au Salon du livre et elle était en dédicace. Libre. Je me suis dit Why not 

 

Dans mon exemplaire, comme tant d’autres, elle y a inscrit une dédicace qui demande la compassion. Elle est fort consciente de l’image qu’elle projette et de ce que son histoire dévoile.  

 

Rebecca Makonnen, figure médiatique bien connue, signe avec « Dans mon sang » un récit personnel bouleversant et déroutant. L’autrice y explore des thèmes complexes comme la filiation, la famille choisie versus la biologique, et la quête d’identité.

 

Dès les premières pages, on ressent la réserve et la pudeur de Makonnen. Cette distance émotionnelle, parfois perçue comme froideur, se reflète dans son écriture rigoureuse et son style rigide à l’occasion. L’être humain incarne un paradoxe fascinant, et ce récit en est une illustration poignante. Makonnen, personnage complexe, érige une palissade métaphorique pour se protéger des autres, traduisant une volonté de préservation intime. Cependant, cette barrière n’est pas hermétique : elle partage un secret de famille lourd de sens, dévoilant ainsi une facette vulnérable. Ce va-et-vient entre confidence et réserve rend Makonnen profondément humaine, tiraillée entre le besoin de connexion et la crainte de l’exposition. Sa dualité touche, car elle fait écho à nos propres contradictions intérieures.


La construction du récit, les choix éditoriaux et le rythme maîtrisé créent un suspense captivant qui happe progressivement le lecteur. L’histoire explore des chocs culturels intenses, un sentiment de dette émotionnelle envers sa Mère et des dynamiques familiales complexes marquées par l’adoption et l’infidélité.

 

J’ai l’impression que ce récit, au-delà de rendre hommage à ses parents disparus, a pour but d’expliquer au public ce qui l’a façonné. Dans ses qualités personnelles et professionnelles, mais aussi dans sa retenue, fruit de profondes blessures. Certes, j’ai compris. J’ai de la compassion. Mais mon malaise envers elle persiste. Et c’est normal. Ça ne change rien à sa vie. Ni à la mienne.

 

Dans mon sang » est un ouvrage qui, à mon grand étonnement a été captivant, se lisant un peu comme un suspense. Il nous oblige à réfléchir sur la façon dont les blessures du passé sculptent nos défenses. Comme le demande Makonnen, ce livre mérite d’être accueilli avec compassion et ouverture.

 




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