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Affichage des messages du novembre, 2018

Ce qu'on respire sur Tatouine

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  Grande fan de Star Wars moi-même (mais juste des trois originaux), la première fois que j’ai aperçu le titre de ce roman, je me suis dit que je devais le lire. Je n’ai pas été déçue. Dans un texte continu, c’est-à-dire sans chapitres, Jean-Christophe Réhel nous plonge dans le quotidien de son alter ego, qui publie des recueils de poésie et a la fibrose kystique.  C’est un gars qui a le sentiment qu’il ne vaut rien, qu’il n’est rien (sûrement parce qu’il se regarde avec les yeux de la société qui juge que tu ne vaux rien si tu n’as pas une job, pis que tu payes tes comptes, et tout le tralala). Il faut dire qu’il ne garde pas ses emplois, parfois à cause de sa santé (il doit parfois suivre des traitements durant plusieurs semaines), d’autres fois parce que, ben, il ne fait pas attention et il s’en fout un peu. J’veux dire, on parle d’un gars qui, alors qu’il travaille chez Super C pendant une journée particulièrement enneigée, fait des anges de neige dans le stationnement. ...

L'inéluctable fin

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Olivia de Lamberterie, critique littéraire reconnue en France, nous présente un récit très personnel et touchant sur le suicide de son frère. Alexandre de Lamberterie a quitté la France à la conquête de l’industrie des jeux vidéo de Montréal. Employé et œuvrant au sein de l’entreprise d’Ubisoft (il a travaillé notamment sur le jeu Assassin’s Creed), il espérait avoir semé le nuage noir qui lui collait à la peau depuis sa jeunesse, la mélancolie. Malheureusement, la mélancolie ne l’a pas lâché de ce côté-ci de l’Atlantique non plus. Il apprendra de nombreuses années plus tard, quelques semaines avant son suicide, qu’il souffrait de dysthymie, ce qui signifie : dépression chronique. Olivia de Lamberterie nous offre des moments des derniers mois vécus par son frère, des souvenirs d’enfance ainsi que les mois suivants sa mort. Ces différentes périodes s’imbriquent pour dresser le portrait de sa souffrance, des conséquences du suicide sur l’entourage et la famille, mais...

Un premier roman singulier pour Adeline Dieudonné

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Je l’ai attendu longtemps. Comme il figurait parmi les premiers titres retenus pour quelques prix littéraires, le Québec a dû attendre quelques semaines supplémentaires avant la sortie du roman. J’avais vu l’auteure à On n’est pas couché, émission culturelle et politique française. J’ai tout de suite voulu le lire   ! Comme c’est enfin chose faite, je peux maintenant en parler… mais que dire sans mentionner des éléments clés dont le dévoilement pourrait nuire au plaisir du lecteur de découvrir par lui-même petit à petit de quoi il en retourne. Lauréat du Prix FNAC, mis en lice pour le Goncourt des lycéens, le Goncourt et le Renaudot, La vraie vie d’Adeline Dieudonné, premier roman de l’auteure-trice est fort singulier. Dans la maison, il y a une jeune fille avec une imagination foisonnante, son petit frère, sa mère l’« amibe » et son père le chasseur au tempérament violent et prédateur qui collectionne ses trophées de chasse dans une pièce de la maison que la narratrice app...

Une nouvelle enquête de Rinzen

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Ce fut un plaisir pour moi de plonger à nouveau dans l’univers de la détective Rinzen   ! J’avais beaucoup aimé sa première enquête avec son collègue, Luc Paradis et… encore une fois, le charme a opéré pour moi. Nous retrouvons donc les protagonistes dans le quartier Saint-Michel, un quartier multiethnique, où le cadavre d’une femme d’origine mexicaine a été retrouvé. Sur son torse ont été brûlés à la cigarette les mots « La chica fea », la fille laide. L’enquête mènera les policiers sur les traces du cartel de Juárez. En parallèle, Rinzen est préoccupé par la santé mentale de son lieutenant, par les appels troublants qu’elle reçoit et, toujours, par la recherche d’un équilibre entre sa vie selon les principes bouddhistes et la manière de les conserver ainsi que de la manière de les conjuguer dans une société de consommation et de vitesse.  D’entrée de jeu, il faut savoir qu’il s’agit d’un slow polar, tel que le décrit Johanne Seymour. Il n’a peut-être pas un rythme ha...

Un premier roman bouleversant pour Inès Bayard

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  Le roman commence fort. Marie a décidé de tuer son mari et son fils avant de s’enlever la vie. Certains appellent ça un drame familial, mais j’appelle un chat un chat et ici, il s’agit de deux meurtres suivis d’un suicide. Tout comme c’est le cas quand un homme se suicide après avoir tué sa famille. J’ai toujours détesté l’expression « drame familial » pour décrire ce genre de situation. C’est banaliser la violence. Enrober de sucre une réalité amère. Bref, ce premier chapitre nous amène donc à la fin de l’histoire, qu’on reprend depuis le début dès le deuxième chapitre. Que s’est-il produit pour que Marie en arrive là   ? Elle semble pourtant tout avoir. La trentaine, un mari qui l’aime et qui aune carrière enviable dans le domaine du droit, elle mène elle-même une carrière intéressante dans une agence bancaire. Ils vivent dans un bel appartement parisien, ont de bons amis, de bonnes relations avec leur famille. Et ils souhaitent maintenant devenir parents. Tout va po...