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Affichage des messages du mai, 2024

Monique s'évade

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Pour compléter  Combats et métamorphoses d’une femme  où il racontait comment sa mère avait quitté son père. Sa mère, une nouvelle fois dans une relation violente, décide de quitter l’homme avec lequel elle habite, avec l’aide de son fils. Ce même fils à qui elle en a longtemps voulu pour avoir écrit la violence de l’enfance qu’il a vécu auprès de ses parents, dans le vibrant  En finir avec Eddy Bellegueule .    Avec ce roman il voulait déterminer quel est le prix de la liberté. Car celle-ci a un prix. Que fait une personne qui n’a pas d’argent pour quitter un conjoint violent? Et même hors du contexte violent. Quand on n’a pas les moyens de quitter une relation qui ne nous convient plus.      « En lisant cette histoire vous devez aussi vous dire : Pourquoi certains fuient, quand d’autres n’ont pas à fuir? Pourquoi certains doivent toujours courir, quand d’autres peuvent dormir? Pourquoi certains doivent toujours lutter, quand d’autres peuven...

Celles qui peuvent encore marcher et sourire

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Il y a quelques jours, je sollicitais votre aide pour choisir le prochain bouquin. J’étais déstabilisée par mes deux dernières lectures qui ont suscité des questionnements moraux. Je voulais quelque chose de moins confrontant. Parmi la sélection que je vous ai présentée, vous avez été plusieurs à voter pour celui-ci et j’en suis bien heureuse. J’ai vraiment adoré ce roman.   Héloïse est enquêtrice au groupe des Violences, et s’occupe des agressions sexuelles. Elle est dévouée à son travail, mais se sent de plus en plus impuissante, parce que les procureurs classent trop souvent les plaintes sans suite, faute de preuves tangibles. Ophélie est stagiaire en sociologie au même service. Elle observe curieusement le fonctionnement de l’équipe d’enquêteurs et y décèle des points un peu obscurs.    Côté technique : le livre est subdivisé en huit sections portant sur une agression qui contiennent chacune au moins trois chapitres. Un au « je » : Ophélie ...

L'affaire Emmett Till

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Emmett Till avait 14 ans. Le jeune garçon de Chicago était venu passer l’été 1955 dans sa famille dans le Mississippi. Il aurait sifflé une femme blanche. Celle-ci, outrée, en aurait parlé à son mari.   Roy Bryant et son beau-frère,  J. W.   Milam, se pointent chez l’oncle de Till et l’amènent.   Trois jours plus tard, son corps affreusement battu a été repêché d’une rivière.   Cette affaire de l’époque où la ségrégation avait encore cours est devenue un cas emblématique du mouvement des droits civils. Parce que les deux accusés ont été innocentés par un jury entièrement blanc.    Jean-Marie Pottier nous livre un dossier très complet et très fouillé. La moitié du livre porte sur après 1956. L’autre moitié s’attarde sur les suites du procès et des démarches de la mère ainsi que du mouvement des droits civiques pour obtenir justice. En effet, de nouveaux rebondissements et enquêtes ont eu lieu notamment en 2004 et 2008. Puis, en 2008, l’Emmett ...

Maquina

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Ouais, ben voilà un roman qui m’a plu!     La grand-mère de Luz a tout flambé au jeu et pour comprendre la dépendance qui a causé sa perte, Luz devient préposé aux machines à sous au casino. Au cours de ses rondes, elle remarque une dame qu’elle nommera Madame B. Rapidement, elle développe une obsession pour celle-ci.   Ironiquement, Luz, qui cherche à saisir ce qui a avalé sa grand-mère, fait preuve d’une incapacité à percevoir, décoder, accepter les signaux envoyés par Madame B. En dépit de son aveuglement, je n’ai pas trouvé la jeune femme totalement pathétique. J’ai, surtout vers la fin, eu envie d’avoir une discussion avec elle pour lui permettre de voir les choses d’un point de vue plus objectif.   Lula Carballo démontre, d’une part, que tout peut constituer une dépendance. Bien sûr, les conséquences négatives sont plus évidentes pour certaines d’entre elles, mais elles laissent toutes des blessures, quelles qu’elles soient. D’autre part, elle expose le cô...

Fabriquer une femme

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Oh que ça ne l’a pas vraiment fait pour moi ! Je suis complètement passée à côté!   Malheureusement, je n’ai pas cru à ce lien entre ces deux filles que l’on dit meilleures amies, qui devait être central dans l’histoire.    Tout d’abord, la structure du texte va comme suit : une partie pour Rose, une pour Solange et un petit bout conjoint. Cela aurait dû permettre une plongée plus en profondeur de l’univers de chacune. Cependant, Marie Darrieussecq a choisi de débuter son roman par la version de Rose alors que Justine est enceinte et une bonne distance sépare les deux filles de 15 ans. En principe, être meilleures amies à l’adolescence, c’est avoir un lien fort, se parler souvent, avoir une affection particulière pour l’autre. Ici, il n’y a pas cette proximité. C’est comme si elles n’étaient que de simples connaissances. Et encore. On aurait souhaité constater cette amitié. Là, on doit croire l’auteure, mais on ne sent pas ce lien, qui nous semble au mieux ténu....

Fantastique Grace Adams

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Au départ, la couverture m’a accroché, puis le  pitch  m’a fait penser au film avec Michael Douglas,  L’enragé  (d’ailleurs dans ses remerciements, l’autrice mentionne que ce film a inspiré son roman). Ça a titillé ma curiosité. Il n’en fallait pas plus pour qu’il vienne se joindre aux autres livres de mes bibliothèques à lire.    Par une journée suffocante, pressée d’arriver à la fête d’anniversaire de sa , Lotte, Grace est prise dans le trafic. Alors que la circulation est à l’arrêt complet, elle se met à paniquer et laisse sa voiture en plein milieu de la rue. C’est que sa relation avec sa fille est distendue. Celle-ci, qui habite avec l’ex-mari de Grace, refuse de la voir. Mais Grace a un plan, elle se rendra à la fête de celle-ci avec le gâteau de ses rêves afin que Lotte soit touchée par son geste et lui pardonne.    On suit son parcours à pied alors que la narration alterne entre trois périodes : le moment présent, il y a huit ans et i...

La vie heureuse

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Une petite lecture que je qualifierais presque de « feel good », si je compare mes lectures habituelles. Lire du Foenkinos, c’est un peu du bonbon . Son écriture coule de source et il aborde tous ces sujets avec finesse et sensibilité. C’est avec intérêt que j’ai suivi le cheminement d’Éric et d’Amélie.    Éric mène une existence assez rangée, bercée (presque endormie) au rythme du métro-boulot-dodo. Jusqu’au jour où une ancienne copine de classe perdue de vue depuis 20 ans lui propose de faire partie de son équipe qui a pour mandat de recruter des investisseurs à l’étranger. Lors d’un voyage en Corée, Éric fera une découverte qui le bouleversera. Une entreprise offre à leur client de vivre leurs funérailles à l’avance. Ce rituel permettrait de conscientiser la nécessité d’un changement, de canaliser les énergies pour apporter ces changements pour enfin mener une vie heureuse. C’est l’essence du message que Foenkinos souhaite transmettre.    Un roman q...