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Affichage des messages du septembre, 2023

Les détectives du vivant

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Recruté de force, sous peine qu’on s’en prenne à sa famille, R. intègre la Société des Détectives du Vivant (SDV). Il s’agit d’une obscure organisation qui, pour stimuler la littérature, provoque à peu près tous les troubles du monde. Car, selon elle, de la douleur provient la littérature. Sa mission est donc d’optimiser la souffrance pour produire des textes de qualité.     Les détectives du vivant  est un roman insolite où l’auteur, d’une écriture maîtrisée et certes bien littéraire, entraîne le lecteur dans une aventure étrange. R., au début réfractaire à ses mandats, se ralliera-t-il à la cause de la SDV ? Jusqu’à quel point ?    Une œuvre déroutante, parfois un tantinet opaque, dans laquelle j’ai vraiment embarqué qu’à la moitié. Je crois que je cherchais à comprendre où Rodriguez-Lefebvre allait nous amener. Le postulat de base du roman étant plutôt perturbant. Et j’étais peut-être un peu fatiguée aussi, en début de lecture !    On en ressort ave...

La trinité des crinquées

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Depuis mon arrêt de travail, il y a plus de 10 ans, je lis rarement de la littérature  feel good . Avant, dans le cadre de ma profession, je voyais des gens avec toutes sortes de vécus pas faciles et j’avais besoin de quelque chose de léger, côté bouquins, pour me permettre de décrocher de la souffrance. Après, ma capacité à lire des textes plus bouleversants a grandi et j’avoue m’être tourné vers ce genre de livres uniquement. Mais voici que pour la rencontre de mon club de lecture de septembre, il faut parler un livre  feel good . J’ai presque failli ne pas le faire. Puis, lors d’une visite en librairie, j’ai aperçu ce roman sur un cube à l’entrée. Je l’avais vu quelques fois sur le site Internet des libraires et le titre m’avait attiré. Sans compter que le sujet a carrément interpellé l’ancienne sexologue qui gît dans mon corps.    Dans cette quatrième fiction d’Anne-Marie Desbiens, on rencontre trois femmes à trois moments différents de leur vie. Il y a...

Le compte est bon, de Louis-Daniel Godin

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Le compte est bon , de Louis-Daniel Godin, illustre bien pourquoi j’abandonne rarement un livre. Parce que parfois il y a des éléments qui nous dérangent, mais quand on arrive à la fin, tout se met en place et on finit par apprécier la lecture malgré quelques irritants.     C’est que le roman de Godin est un exercice de style pur et dur. Cela veut dire qu’il peut ne pas plaire. Entre autres en raison de la quantité importante de répétitions, des phrases presque scandées, d’une narration qui alterne du on/nous au je, des chiffres pour dénombrer les chapitres qui sont intrigants. Je dois avouer que j’ai sauté des lignes, quand je trouvais qu’il y avait trop de redites à mon goût.    Louis-Daniel (vous comprendrez qu’il est ici question d’un roman autofictionnel) est obsédé par les écarts (que s’est-il passé durant les cinq jours entre sa naissance et son arrivée dans la famille), les coïncidences, la dette. Il cherche à cerner qui il est, de qui il « retient ...

Tiohtiá:ke

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                                                                        Le dernier roman de Michel Jean nous présente Élie Mestenapeo, un Innu, qui a été banni de sa communauté alors qu’il a reçu une sentence de prison pour le meurtre de son père. À sa sortie du pénitencier, isolé et sans ressource, il quitte donc Pessamit pour  Tiohtiá:ke  (Montréal en langue mohawk). Comme il n’a pas d’argent et nulle part où habiter, il se retrouvera dans la rue. Rapidement, il ira au Square Cabot, où il rencontrera de nombreuses personnes issues des Premières Nations aussi en situation d’itinérance. Déracinés, à la dérive, en proie à un besoin de retrouver le sentiment de communauté, ils s’y regroupent. On les accompagnera dans leur cheminement pour trouver leur place, trou...

L'épaisseur d'un cheveu, de Claire Berest

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Le roman débute alors qu’Etienne, un correcteur dans le domaine de l’édition, se trouve en garde à vue pour le meurtre de sa femme, Vive. À partir de là, on suit le décompte des trois derniers jours avant le crime.   Les premières pages sont remplies de phrases alambiquées, ça m’a fait craindre que le texte soit comme ça tout le long. Ça s’étiole tranquillement. C'était peut-être pour qu'on puisse saisir le changement qui aura lieu chez Etienne, mais ça m'a donné l’impression que l’auteure a travaillé fort pour nous donner rapidement une idée de la personnalité d’Étienne, puis qu’après, juste le ton pompeux suffisait. Cela ne m’a toutefois pas empêché de poursuivre.   On est avec Étienne, cet homme antipathique, psycho-rigide et narcissique. Incapable de comprendre les autres, il considère ses goûts, ses opinions comme la seule façon de voir les choses.    Claire Berest décrit avec une impitoyable acuité la vertigineuse chute d’Étienne, de la colère à la furie. Le ry...

Nos cœurs disparus

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J’avais hâte de lire le nouveau roman de Celeste Ng (prononcé « ing » comme dans parkING en passant, pour ceux qui, comme moi, se posaient la question), après avoir beaucoup apprécié «Little fires everywhere». L’auteure nous arrive cet automne avec un changement de style littéraire. Elle nous offre sa première dystopie dans laquelle les États-Unis  sont régi spar le « PACT » (Preserving American Culture and Traditions Act ou en français la Loi sur la sauvegarde de la culture et des traditions américaines), suite à une crise économique sans précédent. Cette loi donne le droit aux autorités d’arrêter ou de prendre les enfants de quiconque doute du PACT, s’y oppose ou a des comportements jugés antiaméricains.  On suit Bird Gardner, un jeune garçon de 12 ans, qui vit seul avec son père depuis trois ans. Sa mère, Margaret Miu, une poétesse américaine d’origine chinoise, les a quittés, son père et lui, pour empêcher que l’état v...