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Affichage des messages du février, 2025

Chiens des Ozarks

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J’adore les romans noirs. C’est un de mes genres préférés. Bien sûr, je les aime bien ficelés et avec de beaux personnages tous en aspérités et bien définis. Ici, j’ai été servie ! Je ne sais pas comment vous expliquer ça, j’ai pris le livre, j’ai plongé, j’ai été maintenue sous l’eau et j’en ai émergé à la toute fin, repue. Vers la page 80, j’ai eu peur de ce qui allait se passer. Réellement, je n’étais pas certaine de continuer à lire, à ce point-là. Mais je devais absolument savoir ce qui allait arriver.   Afin de se protéger d’éventuelles attaques, Jeremiah et Jo vivent dans une forteresse de métal au centre de la casse (cour à scrap) de Jeremiah. Ils sont seuls. Le fils du vieil homme est en prison. La mère de Jo n’est nulle part. La femme de Jeremiah est morte. Opposée à tout ce métal et ces armes, la nature y est omniprésente dans le roman à travers la rivière et les monts Ozarks. Possédant sa dureté bien à elle, elle vient parfois équilibrer, calmer.    Chaqu...

Propre

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Estela est domestique et nounou pour un couple de professionnels qui a un enfant. Dès le début du roman, elle est enfermée seule dans une pièce. On imagine que c’est dans une salle d’interrogation, car elle s’adresse à des gens qu’elle ne voit pas. Probablement derrière un miroir sans tain. Julia, la petite fille de ses patrons, est morte. Elle raconte alors à ceux qui l’ont écrouée ce qu’elle croit important de savoir pour comprendre ce qui a mené au décès de Julia.    Ça m’a semblé un roman étrange. Estela n’est pas sympathique. En fait, aucun des personnages ne l’est. Le mari, un médecin complètement décroché, est indifférent à tout ce qui se passe, la femme, une avocate aux manières empruntées, m’a paru prétentieuse et feindre une affection pour Estela. Puis il y a la petite Julia, une enfant gâtée et déplaisante au comportement bizarre.    Au fil des pages, on constate que l’autrice a souhaité faire un roman sur l’écart entre les classes. Le personnel des gens p...

Voyage à la Villa du Jardin secret

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Coup de cœur de l’année 2024 ! Et tout un hasard, car je n’étais pas au courant de l’existence du bouquin ou de J. P. Chabot. C’est une de mes libraires qui m’en a parlé sur le fly, après une table ronde qu’elle a animée au dernier Salon du livre.   Audrey-Ann Bélanger qui est atteinte d’Ataxie de Friedreich. Fauteuil roulant, chien d’assistance, puissantes douleurs. Elle a rencontré J. P. Chabot alors qu’il était son prof de français au Cégep. Après la session, les deux ont lié une amitié autour d’un projet de la jeune femme. Puis est venue à Chabot l’idée d’écrire sur le vécu d’Audrey-Ann, de la qualité de soins, etc. Mais, comme cela n’avançait pas de la manière dont l’auteur le voulait, les deux décident de partir au Costa Rica pour fuir l’hiver et travailler sur le bouquin.    Le résultat que l’on a entre les mains est un récit avec des passages de type essai et des petits bouts commentés par Audrey-Ann. Puis, ce qui étonne, mais amène une dimension plus intéres...

Thérapie

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J’ai vu passer que des avis dithyrambiques à propos de ce roman. On m’a dit que c’était malade, trop fort, etc. Il fallait que je vérifie. Et ? Qu’en ai-je pensé ?   La prémisse est intéressante, mais l’exécution n’est pas si originale que je l’aurais souhaité. Malheureusement, je ne peux élaborer, car ça briserait le punch. J’ai décelé quelques petites, mais importantes, improbabilités à la fin. Encore une fois, je ne peux en dire plus.    Cela dit, il n’en demeure pas moins que l’auteur manie sa plume de manière à ce que le suspense soit présent de la première à la dernière page. L’ambiance est angoissante, les huis clos sont prenants. Ses personnages sont, de manière générale, bien développés et nourrissent la sensation d’oppression.    Somme toute, j’ai trouvé le roman très bon, mais il me manquait quelque chose pour être sur le bout de ma chaise. Peut-être que c’est parce que j’ai  plus ou moins (à tendance moins) accroché à l’histoire d’Anna, la patie...

La grosse qui rêvait d'amour

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La grosse qui rêvait d’amour  traite de grossophobie plus encore qu’il traite de la recherche amoureuse de Samuelle. Les standards de beauté féminins et les exigences envers le corps des femmes font en sorte que celles qui sont grosses ont de la difficulté à trouver l’amour.    C’est un roman léger, mais profond. Le ton est léger, les thématiques qu’il touche sont importantes. On y parle d’image corporelle depuis des décennies, mais comment une femme peut-elle changer la façon de percevoir et vivre dans son corps si on n’aborde pas la grossophobie ? Plusieurs personnes grosses, comme Samuelle le fait, ont tenté de s’aimer telles qu’elles sont, mais quand toute la société les regarde avec dégoût ou pitié, qu’elles ont du mal à se trouver des vêtements ou qu’elles expérimentent de la pression sociale ou familiale pour perdre du poids, entre autres, c’est impossible à faire. Nadia Tranchemontagne touche à ses sujets et plus avec finesse et humour.     Je partage av...

Le chant du prophète : ça donne des frissons!

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Prophet Song / Le chant du prophète   est un roman troublant qui nous rappelle que nous ne sommes pas à l’abri de nous retrouver dans un régime de dictature. Disons qu’en ce moment, avec le climat politique mondial, cette histoire ne peut que bousculer, bouleverser, voire glacer.   Sur la forme, les dialogues indifférenciés du reste du texte forment d’énormes paragraphes de deux pages en moyenne. Ça ralentit la lecture au début dans les conversations du couple, mais je crois que la sensation « c’est pas clair » est intentionnelle. Puis on s’y fait assez rapidement. De plus, ça ajoute au sentiment de cette chape de plomb qui tranquillement descend sur Heilish et son environnement.    Au départ il y a moins d’action, d’événements. Ce n’est pas une histoire avec un rythme enlevant. C’est plutôt lent. C’est un truc d’ambiance se concentrant sur les perceptions vécues et des observations d’Eilish lors de l’installation progressive d’une dictature. Les personnage...

L'Héritière

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Maggie a été victime de violence de la part de son père, un policier véreux et alcoolique. Aujourd’hui, elle tente de mener une vie de fille normale, mais elle ne l’est pas. Loin de là. Elle a profité de l’occasion que son père soit particulièrement saoul et chancelant pour l’aider à tomber… vers sa mort. Elle est en cavale depuis, se trouvant dans une petite ville au nord de l’Australie au début du roman. Mais elle a du mal à se tenir à elle-même, car quand le propriétaire du bar où elle travaille a des ennuis avec un biker, elle ne peut se retenir de s’en mêler. Ce faisant, elle attire l’attention d’un ancien collègue de son père qui se met alors à sa poursuite. Entre les motards criminalisés et les policiers véreux qui, eux aussi, tentent de s’emparer d’une partie de l’héritage de Maggie, cette dernière s’en sortira-t-elle indemne ?   L’Héritière  c’est la suite de  La chasse , roman que je n’ai pas lu, et ça ne m’a pas empêché d’entrer dans l’histoire. Ça m’a par cont...

Tu viens d'où ?

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« Ce livre porte sur les frontières. Pas celles qui divisent, mais celles qui unissent. Celles où beaucoup habitent, entre plusieurs mondes. Il raconte le métissage, l’immigration et les tiraillements chez ceux et celles qui, comme moi, ne rentrent pas dans une case, qu’elle soit noire ou blanche. »   Tu viens d’où ?  La question que plusieurs posent aux gens issus de deux « races », deux cultures. Parfois c’est vécu comme une microagression, mais c’est souvent assez difficile d’y répondre. Parce qu’on ne sait pas trop quoi dire, quoi mettre de côté. On ne sait pas trop comment on se sent à ce moment-là. Parce que oui, l’identité est un concept mouvant. Quand on est le produit d’une union mixte, la composante d’où l’on vient de notre identité n’est pas toujours claire, claire.   À travers le récit de son histoire personnelle, Maïka Sondarjee rend compte de la multitude d’enjeux auxquels font face les individus nés d’unions mixtes. On parle, notamment d...